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Tout commence par une découverte. Le vin de Bordeaux est en trois couleurs. Le blanc, le rouge et le rosé. Ce dernier est loin d'être le plus connu en France même si ces dernières années, une communication plus agressive lui a permis de gagner en notoriété. Et pourtant, il existe et d'une fort belle manière. Aujourd'hui, nous allons vous parler du rosé de saignée et plus spécialement du Clairet. 

Il est très connu des Girondins et des connaisseurs. Le rosé de saignée aurait pu complètement disparaître suite à une décision ubuesque de l'administration. Avant de vous raconter cette histoire, on vous parle de la technique rosé de saignée et du clairet.

 

La technique dite du rosé de saignée

Il ne faut pas confondre le rosé de Bordeaux et le rosé de saignée. Le rosé de saignée se pratique sur une cuve de vin rouge. Cette technique consiste à prendre une partie de la cuve, à peine un quart, c'est la saignée. Le rosé de saignée doit impérativement se faire au début de la macération. C'est ensuite le temps de macération qui va permettre de faire un rosé de saignée ou un clairet. Le reste de la cuve, c'est-à-dire les ¾, va devenir un vin rouge de Bordeaux. C'est l'essence même de ce type de vinification qui est remise en cause.

 

Le Bordeaux-clairet, un vin historique

Le Bordeaux-clairet existe sur l'ensemble de l'Appellation d'origine contrôlée Bordeaux qui garantit l'origine et la qualité de ce vin. On ne peut pas dire que ce vin et donc cette vinification est une surprise pour les autorités. Le clairet est le vin historique de Bordeaux. C'est celui qui était exporté en Angleterre, à quelques différences, durant le Moyen-âge au XVe siècle. Il représente un peu moins de 700 hectares sur les 118 000 hectares des vins de Bordeaux. Et puis, un jour l'administration, c'est réveillée en l'an de grâce 2020...

 

Découverte du vignoble - Vins rosés de Bordeaux clairet rosé de saignée types de rosés

 

Le rosé de saignée de Bordeaux sauvé !

L'administration, la DGCCRF pour ne pas la citer, parfois peut s'enfermer dans des normes sans s'apercevoir qu'elle peut tuer tout un secteur et un savoir-faire. Le ciel est tombé sur les producteurs de rosés de saignée quand ils ont appris que leur vin était en danger, car il n'était pas régi par un régime juridique dédié et que cela pouvait créer une "insécurité juridique". L'administration mettait en exergue l'article D.645-12 qui dit, en substance, que pour une parcelle, il ne peut n'y avoir qu'un vin. Le rosé de saignée étant fait à partir d'un vin qui deviendra un rouge de Bordeaux est donc de fait illégal.

Face à la colère de vignerons, qui perpétuent une tradition admise par la juridiction comme « un usage établi », une commission a été créée pour résoudre cet imbroglio. En attendant son retour, le rosé de saignée ne sera pas concerné par cette loi.