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Médoc
Vignoble du Médoc
Bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, à l’est par l’estuaire de la Gironde, au sud par la forêt des Landes, le Médoc s’étend sur 80 km du nord de l’agglomération bordelaise à la pointe de Grave.
Son histoire débute au début de l’Ancien Régime, lorsque les notables bordelais jettent leur dévolu sur une terre dont ils vont révéler la vocation viticole.
Deux siècles plus tard, les premiers « bourdieux » se seront métamorphosés en châteaux et, vers 1760, le vignoble médocain a acquis sa configuration actuelle. La reconnaissance viendra avec le fameux classement de 1855. Baigné d’une lumière unique, le terroir médocain bénéficie d’un climat remarquablement tempéré et de sols de graves profondes dont la conjonction unique au monde est particulièrement propice à la maturation de la vigne.
Presque exclusivement consacré à l’élaboration de vins rouges, le terroir médocain comporte huit appellations d’origine contrôlée*, dont six « communales », qui sont autant de nuances subtiles d’une production d’excellence. Ces vins présentent généralement une structure très pleine, une distinction aromatique tout à fait exceptionnelle (fruits rouges, fruits noirs, épices…), une trame tannique puissante et harmonieuse qui leur confère une très grande aptitude à défier le temps.
Saint-Emilion
Vignoble de Saint-Émilion
À l’est de Libourne, le bourg médiéval de Saint-Émilion domine un remarquable vignoble qui “regarde” la vallée de la Dordogne. Véritable conservatoire d’une histoire régionale, la petite cité est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Elle donne à voir d’étonnants vestiges du passé articulés autour de ses anciens remparts : église monolithe, catacombes, couvents, église collégiale, Château du Roy…
Baigné par l’influence bénéfique du fleuve, le terroir fait état d’une carte géologique variée d’où émergent des terrains particulièrement favorables à la naissance des plus grands crus.
Sur ces sols de tradition viticole immémoriale naissent des vins prestigieux, de renommée internationale, que Louis XIV en son temps qualifiait déjà de “Nectar des Dieux”. Puissamment bouquetés, d’une structure joviale et harmonieuse, toujours délicate, ces vins de haute lignée et majoritairement issus de Merlot font en général preuve d’une souplesse très séduisante.
Saint-Emilionnais
Satellites de Saint-Émilion, Castillon
Situées sur la bordure nord de l’appellation Saint-Émilion, les quatre appellations Lussac Saint-Émilion, Montagne Saint-Émilion, Puisseguin Saint-Émilion et Saint-Georges Saint-Émilion partagent avec leur prestigieux protecteur, une histoire très ancienne, ainsi que les mêmes types de sols à dominante argilocalcaire.
Plateaux, collines et vallons forment un paysage très varié dans lequel les témoignages du passé s’inscrivent avec une rare densité : vestiges gallo-romains, comme cette villa découverte à Montagne, qui aurait appartenue au poète Ausone au IVe siècle, monuments religieux à l’émouvante simplicité, telle l’église romane de Saint-Georges, anciens pigeonniers, moulins, belles demeures du XVIe siècle.
Le Merlot y est prédominant et apporte aux vins puissance, longueur et suavité. La région des Castillon Côtes de Bordeaux prolonge à l’est, les coteaux du Saint-Émilionnais et est bordée au nord par les Francs Côtes de Bordeaux. Moins médiatique, cette région accueillante offre un paysage reposant et verdoyant. Les vins font également la part belle au cépage Merlot et livrent des vins rouges assez corsés, généreux, au bouquet puissant. Une superbe appellation à découvrir…
Côtes de Blaye & Côtes de Bourg
Vignobles de Côtes de Bourg
Blaye - Côtes de Bordeaux
En bordure de l’estuaire de la Gironde, les citadelles de Bourg et de Blaye prêtent leur nom à trois appellations* viticoles limitrophes et une dénomination**.
Cette région de paysages vallonnés regorge de témoignages d’un riche passé : grotte préhistorique de Pair-non-Pair, habitats troglodytes, villa gallo-romaine de Plassac, chapelles fortifiées...
Servi par l’influence bénéfique de l’estuaire et faisant face au Médoc, le terroir d’ensemble des trois appellations présente une structure assez homogène, avec des sols à large dominance argilocalcaire et des nuances argilograveleuses ou sablo graveleux. Le merlot, cépage roi de la région, s’y épanouit remarquablement. Typés et délicats, les vins rouges sont colorés et corsés, finement bouquetés, toujours souples, et servent avec un égal bonheur la cause de la cuisine régionale. Pour leurs parts, les vins blancs, dont la production était autrefois majoritaire, affirment leur caractère bien trempé (nez intense et puissant, persistance en bouche).
* Blaye, Côtes de Blaye, Côtes de Bourg
** Blaye Côtes de Bordeaux
Pomerol & Lalande-de-Pomerol
Vignobles de Pomerol
Lalande de Pomerol
À deux pas de Libourne, Pomerol est limitrophe de l’appellation Saint-Émilion. Ce petit territoire d’environ 800 ha offre un paysage assez dépouillé où la relative humilité des maisons blanches qui parsèment le vignoble, tranche avec l’architecture plus cossue de certains châteaux viticoles. La véritable notoriété des vins de Pomerol, ne date guère que du XXe siècle. Sur des sols essentiellement graveleux et argileux sur crasse de fer de l’appellation, où le merlot est roi, naissent des vins sublimes, intenses et raffinés dont il est coutume de dire qu’ils possèdent la chaleur et la sève des grands crus de Saint-Émilion et l’extrême délicatesse de ceux du Médoc.
Prolongeant au nord le territoire de Pomerol sur plus de 1 100 hectares, l’appellation Lalande de Pomerol présente une structure de sols à peu près similaire. De réputation sans doute plus discrète, ses vins, également issus de Merlot et de Cabernet franc, n’en possèdent pas moins cette sève unique et ce merveilleux velouté qui signent les grands vins du Libournais.
Fronsac & Canon Fronsac
Vignobles de Fronsac,
Canon Fronsac
Aux portes de Libourne, le Fronsadais bénéficie d’un pouvoir d’attraction singulier tant par le charme unique de ses paysages vallonnés et la richesse de son passé que par la qualité de ses vins.
Du sommet du célèbre tertre de Fronsac, on embrasse l’un des plus beaux panoramas du Bordelais.
Protégé par les méandres de la Dordogne et de l’Isle, ce terroir porte en réalité deux vignobles, celui de Fronsac au nord et, au sud, celui de Canon Fronsac, qui doit son particularisme à son sous-sol constitué de calcaire à astéries. Intensément colorés, brillants, séveux, les vins possèdent beaucoup de corps tout en présentant une grande élégance aromatique dominée par les fruits rouges et parfois relevée de nuances d’épices et de truffes.
Ces vins de qualité, sans doute moins connus que leurs voisins Pomerol et Saint-Émilion, possèdent un rapport qualité-prix extrêmement attractif.
Pessac-Léognan, Graves, Sauternes, Barsac et Loupiac
Vignobles de Pessac-Léognan,
Graves, Sauternes,
Barsac et Loupiac
Berceau originel des vins de Bordeaux, la région des Graves s’étire sur une soixantaine de kilomètres au sud de la ville, entre lande girondine et rive gauche de la Garonne. Cette terre a longtemps assuré la haute réputation des vins de Bordeaux, du Moyen Âge, où le « Claret » était acheminé vers l’Angleterre, au XVIIe siècle quand sa production dépassait en notoriété celle du Médoc. Voisin de ce dernier, qu’il prolonge au sud, le terroir des Graves bénéficie d’un type de sols tout à fait comparable.
Les vins de Graves se distinguent par leur finesse et leur élégance. Merlot, cabernet, malbec et petit verdot donnent des vins rouges colorés et séveux, à la délicate trame tannique. Les vins blancs secs, issus de sémillon, sauvignon et muscadelle, sont nerveux et bouquetés.
Au sud de la région des Graves, l’aire de production Sauternes et Barsac s’inscrit dans un paysage de vallons. Les brumes matinales de la petite rivière Ciron, conjuguées aux rayons du soleil automnal, favorisent l’apparition de la fameuse « pourriture noble ». Né d’une récolte tardive, ce nectar unique, connu du monde entier, offre au palais des flaveurs tout à fait incomparables.
Côtes de Castillon & Côtes de Francs
En marchant entre vignes et campagne…
La région des Côtes de Castillon prolonge à l’est les coteaux du Saint-Émilionnais. Elle doit son nom à la cité de Castillon-la-Bataille, située sur la Dordogne, dont le nom commémore la célèbre bataille qui, en 1453, mit fin à la guerre de Cent ans. Cette région très verdoyante, couverte de vignes depuis l’époque romaine et jalonnée de petits châteaux souvent retirés à l’intérieur des terres, est sillonnée de coteaux parfois assez élevés qui offrent de remarquables points de vue au promeneur.
Très proches du terroir de Saint-Émilion et de ses “satellites”, dont elles partagent les composantes essentielles, les Côtes de Castillon font la part belle au cépage merlot et livrent des vins rouges assez corsés, au bouquet puissant, qui s’apparentent à ceux de leurs prestigieux voisins.Les Côtes de Castillon sont bordées au nord par les Côtes de Francs. Là encore, la vigne est implantée depuis des temps très anciens. Située à une dizaine de kilomètres de Castillon-la-Bataille, la petite commune de Francs évoque par son nom les débuts de la présence franque en Aquitaine au début du VIe siècle.
A l’abri des grands circuits médiatiques, cette région accueillante offre un paysage reposant où les coteaux sont souvent dominés par d’anciens moulins et pigeonniers.L’appellation Côtes de Francs, dont la création ne remonte guère qu’à 1967 et qui mériterait indéniablement d’être mieux connue, donne à goûter des vins généreux et charmeurs qui ne sont pas sans rappeler la production des appellations environnantes, et notamment des Côtes de Castillon.